L’autoconsommation individuelle d’origine photovoltaïque progresse rapidement en France. En 2024, plus de 677 000 installations en service produisent de l’électricité pour un usage direct. Mais quel est le principe physique à l’œuvre derrière ces solutions ? Comment un panneau solaire transforme-t-il la lumière en courant électrique ? Voici les bases techniques à connaître.
Comprendre le fonctionnement d’un panneau solaire
Un panneau solaire photovoltaïque convertit la lumière en électricité grâce à l’effet photovoltaïque. Ce phénomène physique, découvert en 1839, repose sur le comportement d’un semi-conducteur (le plus souvent du silicium) lorsqu’il est exposé au rayonnement solaire. La cellule photovoltaïque produit alors un courant électrique continu exploitable.
Structure d’un panneau solaire
Un panneau se compose de plusieurs cellules photovoltaïques reliées entre elles. Chaque cellule contient deux couches de silicium :
- une couche dopée au phosphore (couche N, excès d’électrons) ;
- une couche dopée au bore (couche P, déficit d’électrons).
La jonction entre ces deux couches forme un champ électrique interne qui dirige les charges.
Processus de conversion énergétique
Lorsque les photons frappent la surface du panneau, ils transmettent leur énergie aux électrons du silicium. Ces électrons sont arrachés de leur position et mis en mouvement. Le champ électrique interne les oriente vers un circuit externe.
Ce flux d’électrons produit un courant continu (DC). L’onduleur transforme ensuite ce courant en courant alternatif (AC), compatible avec le réseau domestique.
Voici, en résumé, le schéma de fonctionnement d’un panneau solaire en quatre étapes :
- Absorption des photons
- Libération des électrons
- Orientation des charges via le champ interne
- Production et acheminement de l’électricité
La tension en sortie dépend du type de cellule et du câblage. Pour une installation résidentielle, la puissance varie généralement entre 3 et 9 kWc.
Rendement et performance d’un panneau solaire
Comprendre le fonctionnement d’un panneau solaire dans son ensemble permet d’évaluer les critères de performances d’un système.
Le rendement dépend du type de cellule utilisée, mais aussi des conditions d’installation. Il correspond au rapport entre l’énergie électrique produite et l’énergie solaire reçue.
Les cellules en silicium cristallin offrent aujourd’hui les meilleurs résultats, avec des rendements compris entre 15 et 22 % selon les modèles. D’autres technologies plus légères ou souples (couches minces, organiques) affichent des rendements souvent inférieurs à 10 %, pouvant descendre jusqu’à 3 % pour des cellules produites à bas coût.
La performance réelle dépend aussi de plusieurs paramètres extérieurs :
- orientation et inclinaison du champ photovoltaïque ;
- ensoleillement local (irradiation annuelle) ;
- température ambiante : la chaleur peut entraîner une baisse de rendement ;
- propreté des modules : la poussière ou les ombrages partiels réduisent la production ;
- qualité de l’onduleur et efficacité de conversion du courant.
Le suivi de la production permet de détecter rapidement toute perte de rendement.
Suivi, entretien pour un fonctionnement sans contrainte
Une installation photovoltaïque domestique fonctionne de manière autonome, mais elle doit faire l’objet d’un suivi régulier.
Un fonctionnement autonome et stable
Le fonctionnement d’un panneau solaire repose sur des composants fixes, sans pièces mécaniques. Une fois raccordée, l’installation produit de l’électricité de manière continue, sans intervention humaine. L’absence d’usure mécanique réduit les risques de panne et les coûts d’exploitation.
Un suivi à distance facile à mettre en place
Le système de supervision permet de suivre la production en temps réel. En cas de baisse anormale, une alerte signale une éventuelle défaillance. Le relevé mensuel suffit pour un particulier. Cet accès aux données de production permet de maintenir un bon niveau de performance sur la durée.
Un entretien réduit
L’entretien est limité à une vérification visuelle annuelle. En cas de salissure (feuilles, sable, poussière), un nettoyage à l’eau claire peut suffire. Une inspection plus complète tous les trois ans permet de contrôler l’état du câblage, des protections et de l’onduleur. Cette maintenance préventive garantit un fonctionnement sûr et optimal.
Une durabilité prouvée
La durée de vie des panneaux atteint 25 à 30 ans. L’onduleur, élément le plus sensible, est généralement garanti 10 ou 15 ans. Ce rythme d’usure modéré, associé à une faible exigence d’entretien, fait partie des avantages techniques du fonctionnement d’un panneau solaire.